mot de la zone : lalangue

nasce la fiamma mia

 

 

Nasce la fiamma mia dalla beata luce
Che sopra i giri eterni ard’e riluce

E scesa folgorando
Da la più eccelse rote
Desta a cagioni ignote

La Luna e el Sol e l’altre cose belle
Indi l’acqua e la terra l’aure e stelle

Nait mon désir de la lumière là
qui sur les mondes de toujours brûle et brille

Descente en foudre
des plus incroyables routes
il m’éveille à toutes les inconnues des lois

lune et soleil et autres choses là
d’où l’eau et la terre
les auras
et les étoiles

> Lire la suite

L’automne

 

© Frédéric Malenfer pour Périph’strip, Urbain, trop urbain 2014.

 

Aujourd’hui c’est l’automne et il pleut
Il y a des chiens en laisse
chiens mouillés tirant des promeneurs humides le long du parcours de santé

L’un puis l’autre puis l’autre encore vous vous étirez parmi les graminées
longue file égrainée des jours raccourcis

> Lire la suite

Effets de Pierre Ménard à Buenos Aires (témoignage)

 

Je sais qu’il est très facile de récuser ma pauvre autorité. J’espère pourtant qu’on ne m’interdira pas de citer deux hauts témoignages. La baronne de Bacourt (au cours des vendredis inoubliables de qui j’eus l’honneur de connaitre le regretté poète) a bien voulu approuver les lignes qui suivent. La comtesse de Bagnoregio, un des esprits les plus fins de la principauté de Monaco (et maintenant de Pittsburg, de Pennsylvanie, depuis son récent mariage avec le philanthrope international Simon Krautzch) si calomnié, hélas, par les victimes de ses manœuvres désintéressées, a sacrifié « à la véracité et à la mort » (ce sont ses propres termes) la réserve princière qui la caractérise, et, dans une lettre ouverte publiée par la revue Luxe, m’accorde également son approbation. Ces titres de noblesses, je pense, ne sont pas insuffisants.

J’ajoute à cela pourtant que depuis bien avant ma naissance et au plus proche d’elle aussi, et par quelque orbe qu’on la considère, on y trouvera les raisons qui font qu’aujourd’hui je mène l’enquête qui me préoccupe sous l’égide de la Croix du Sud (la constellation que l’on peut observer à l’orée du firmament depuis Buenos Aires, et encore, seulement à partir de 3h de la nuit, et non la revue littéraire qui fit connaitre l’inventeur de Pierre Ménard à la sphère parisienne au début du siècle précédent, encore que l’une n’empêche pas l’autre). L’allusion à mainte chèvre trouvera peut-être ici sa résolution, souhaitons que cette affaire s’achève en miel et lait d’Amalthée, comme elle a dû certainement commencer, ou en dulce de leche pour le moins.
> Lire la suite

New York—New York

 

Des jours on veut partir s’enfuir on prend le métro on prend le bus qui traverse Harlem assez de ces vitrines délabrées de la vieille pomme trouée— et les trottoirs défoncés de toujours le même quartier. Quarter quarter assez des angles droits toujours le même on s’en va loin break down les buildings de la pointe down New York down town, down Times Square aux piétons, down Fifth Avenue, down.

> Lire la suite

Parler stanbouliote

 

À part le grand büyük et le neuf yeni. A part le teçekür, merci ! et la mer à boire du bonjour, à part evet / hayer, pour les là du oui et les ici des non, à part l’ada île ardente au soleil des princes, à part les –mez interdits, à part les noms de lieux et les noms de Dieu, à par les cédilles qui crochètent la langue au palais des poissons avec plus ou moins de souffle selon l’heure du jour du Bosphore, à part les i sans point, à part la voix du muezzin à 13h16, la voix du vendeur d’eau, celle du vendeur de pain qui passe, à part la voix du récupérateur de métaux sur son dos et du livreur de gaz, à part la voix des enfants qui nomment leur père en bateau, il y a l’articulation de la mouette, du chat et du chien.

> Lire la suite

© zone claire 2015