Ici c’est Lalande et c’est le commencement. Vous vous regardez marcher sur le goudron. Comptez les caravanes, les cagettes, les fatras du fond des jardins, les promotions de vie à crédit, 4 mois sur 3 ans. À Terre Attitude, vous passez la barrière.
Depuis 2012, le collectif Urbain, trop urbain mène à Toulouse l’aventure Périph’strip.
Ici quelques textes ayant circulé, du carnet de marche aux performances, des réseaux au livre, numérique ou papier… et vers quelles zones encore ?
Ici c’est Lalande et c’est le commencement. Vous vous regardez marcher sur le goudron. Comptez les caravanes, les cagettes, les fatras du fond des jardins, les promotions de vie à crédit, 4 mois sur 3 ans. À Terre Attitude, vous passez la barrière.
Il était une fois dans les lointains confins, c’était à la croisée des chemins, une vieille qui avait toujours habité là. Son paysage était fait d’ordinaire et d’une maison qui laisse passer le vent.
Un jour qu’elle cueillait un bouquet de matricaires, elle entendit un vacarme si fort, si fort, si fort qu’elle lâcha les fleurs à ses pieds et porta les mains à ses hanches. Un pneu avait passé la glissière et se trouvait, là, désolidarisé du véhicule qui l’avait éjecté. Longtemps après les sirènes, la vieille rassembla son bouquet, et dans un geste ancestral, en déposa sur le pneu l’une des fleurs. Elle entendit aussitôt une voix qui lui souffla : « Je te remercie La Vieille, mais porte-moi maintenant au grand virage ».
La nuit tourne jusqu’au matin. Les tendons tirent de côté, la cage se soulève. Le crâne depuis les cervicales retrouve l’appui-tête. Accueil de l’occiput. Le long du cou, les muscles cherchent leur place. Un goût de tabac froid. A toute bande blanche, les synapses se connectent. Bourdonnement aux tympans. Les pupilles entre les paupières remuent. Les pommettes remontent, les ailes du nez se froissent. Les images parmi les cils se brisent sur le paysage. Le dos s’étire dans la mousse écrasée. Le pommeau du levier dans la main droite. Des flux circulent entre les omoplates. Mouvement. Coude contre portière, torse à la ceinture. Front vers le volant, les jambes s’y cognent. Arrêt. Sous les cheveux ça grésille. Le bras droit lourd, les doigts gourds. Le torse vrille.
Rien n’égale en longueur les rouleuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années,
L’ennui, fruit de la morne incuriosité
Prend les proportions de l’immortalité.
Aujourd’hui c’est l’automne et il pleut
Il y a des chiens en laisse
chiens mouillés tirant des promeneurs humides le long du parcours de santé
L’un puis l’autre puis l’autre encore vous vous étirez parmi les graminées
longue file égrainée des jours raccourcis