mot de la zone : Monteverdi

partition

 

Ouverture en doubles croches ascendantes aux trompettes. Amour. Cet homme est à sa voix ce que cette femme aux fleurs sauvages. Mariage. Elle prend les choses par la racine et se dérobe. Sa quête à lui pour fléchir à l’aide d’instruments les forces contraires et la ramener en surface. Accord bancal dans les tréfonds. Ça dissone. Il échoue à lui parler sans la regarder. Mille fins imaginées. Dont deux par Monteverdi : le pouvoir de la beauté mesurée élève le héros en pleine lumière, où il la retrouve, elle, mais pas elle, en simulacre. Ou bien. Les prêtresses de la puissance folle le disséminent pour toujours en fleurs sauvages, en roches sauvages, en écume dans l’océan sauvage, en tempêtes vives dans les méandres sauvages des vents sauvages et l’opéra s’ouvre enfin sur le ciel et la terre— version qui n’a plus de partition pour être jouée ni chantée. Restent les mystères sur les murs silencieux de Pompéi.

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Eurydice et Orphée

 

L’histoire dit un serpent. Forme prise par la volonté d’Eurydice de descendre aux enfers. Insidieuse et mordante. Elle entre sous terre à la recherche de la source, de sa source. Plus de place sur terre pour elle : exclusivité d’Orphée. Orphée l’inspiré. Tout air est pour lui, l’air et le ciel et toute la surface de la terre, la lumière et les dieux d’en haut, les arbres, les oiseaux, le gel et la brise, les sources claires et vives, celles qui courent et ceux qui volent, la mer dans ses tempêtes et l’océan dans toute son étendue, le flanc des collines et le sommet des montagnes. Lumière, lumière, lumière. Eurydice. Forces obscures.

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Hor che ‘l ciel e la terra

 

Voilà

le ciel et la terre

et le vent se tait

Voilà le sommeil
qui freine celles qui courent et ceux qui s’envolent

Voilà la nuit
Et le fourgon aux étoiles roule à l’infini
Et l’océan sans ondes s’étend dans son lit

Hor che ‘l ciel e la terra e ‘l vento tace
E le fere e gli augelli il sonno affrena,
Notte il carro stellato in giro mena
e nel suo letto il mar senz’onda giace,
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