Soumission à Houellebecq

 

Dans Soumission, Michel Houellebecq fait du Houellebecq, à savoir qu’il s’interroge sur la misère sexuelle de l’homme occidental hétérosexuel, qui — il faut bien le reconnaitre— vit une première anthropologique depuis la fin du XXème siècle :

– choisir lui-même la compagne de ses ébats dans des espaces qui ne sont pas explicitement régulés à cet effet (comme l’étaient bordels, cabinets d’entremetteuses, salons familiaux, agences matrimoniales…), ce qui l’engage à subir les règles implicites d’un marché de la relation sexuelle, comme raconté dans les Particules élémentaires,

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Hor che ‘l ciel e la terra

 

Voilà

le ciel et la terre

et le vent se tait

Voilà le sommeil
qui freine celles qui courent et ceux qui s’envolent

Voilà la nuit
Et le fourgon aux étoiles roule à l’infini
Et l’océan sans ondes s’étend dans son lit

Hor che ‘l ciel e la terra e ‘l vento tace
E le fere e gli augelli il sonno affrena,
Notte il carro stellato in giro mena
e nel suo letto il mar senz’onda giace,
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Pepita

 

SORTIE __ 17
Pepita se réveille
Contre ses tympans les tournoiements de la nuit frappent encore la place de terre
Taches vagues et colorées dans la lumière en grains
Sur sa cuisse le souvenir d’une main
Derrière le rideau un bruit de seaux
Et le craquement d’une ampoule sous la semelle d’un dévot déroulant sa guirlande

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Au royaume des icônes

 

Le joli par Mary Cassatt, le regard pour un Pierre-Narcisse Guérin, le rendu de la « gadoue lumineuse » chez Pierre-Auguste Renoir, la découverte de « la vraie fesse » grâce à Félix Vallotton… Déambuler page à page dans un musée à la collection éclectique, picorer sur la table les morceaux qu’on aime déjà, se laisser tenter par un tableau bizarre, laisser finalement faire le hasard.

S’en faire mettre plein la vue par Marc Molk est une activité joyeuse. Un ami vous parle de ce qu’il apprécie, de ce qui le touche et qui pourrait vous caresser, à vous aussi, la pupille. Et comme vous vous fréquentez depuis longtemps, il n’éprouve pas le besoin de vous faire savoir tout ce qu’il connaît. C’est bien. Vous connaissez sa posture un peu désinvolte et vous savez que c’est sa façon d’approcher ce qu’il aime pour ne pas alourdir le propos. Il peut même au détour de la conversation, vous faire part de ses pensées saugrenues, il sait que vous sourirez, au coin des lèvres et derrière les yeux, avec le fond de la gorge soudain détendu.

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Plus tard

 

La ville c’est des collectifs neufs
derrière un talus par dessus le mur au West lointain
au bord d’un parc
ceux qui tanguent sur des fils tendus entre des érables jaunes
celle qui jongle sous un érable rouge
celui dont le visage porte le temps du Sacré-Cœur lorsqu’il était encore posé sur la terre

Les intérieures © Uttarayan  pour Periph'strip, Urbain, trop urbain, 2014

Les intérieures © Uttarayan pour Periph’strip, Urbain, trop urbain, 2014

 

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