Resserrement du monde

 

Carte isochronique de Toulouse

Isochronie à Toulouse, en scooter et à pieds

 

La semaine d’avant, les nouvelles du monde dans le flux des infos en voiture. Deux militaires, puis un encore, tués dans des — la ville en zone rouge. Attentats. Farrugia, Kandahar, Peshawar.

Il superpose à la carte des images de villes déchirées.

Lundi 9h à la radio, fenêtre par dessus les toits, si calmes à envisager la petite semaine : canal ou boulevard dans la zone rose ? Mais une école, juive. Quatre morts. Trois enfants, un adulte. Un — derrière la colline. Massacre. Une demi-heure en scooter la caméra au cœur des conflits ancestraux.

Il découpe une bande qui cherche son bord de mer. Et l’inscrit au territoire.

Mercredi 9h, après une nuit en sirènes dans le quartier, les rues, les télés, l’homme est — il prend un visage. Cerné. Un nom, un visage de quartier familier. Côte pavée pas si loin des plages barbelées.

Il dessine autour de lui des zones de sécurité avec des check points, des barrières, et des contrôles aux passages fermés.

23h30 — Des explosions dans la nuit, un — en zone verte. Assaut. Des messages des journalistes disent le froid la faim et la fumée, qui manque rue Vigné.

Il imagine un camp avec ses tranchées et ses murets, les vivres à organiser et l’eau du puits asséché.

Jeudi 9h30 — Une attente épaisse recouvre la ville, les vélos, les voitures, les bureaux. Les regards entre les gens. Aux écrans, on dit qu’il — scandale. Lit.

Ici bas il se pose dans un lieu à habiter à la mesure de l’éternité.

Jeudi 11h35 — Zone carmin. La mère n’est pas venue. Elle ne viendra plus.

 

 

 

 Texte déjà passé par Petite Racine, chez Cécile Portier, à l’occasion des Vases communicants.

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