mot de la zone : ville

Resserrement du monde

 

Carte isochronique de Toulouse

Isochronie à Toulouse, en scooter et à pieds

 

La semaine d’avant, les nouvelles du monde dans le flux des infos en voiture. Deux militaires, puis un encore, tués dans des — la ville en zone rouge. Attentats. Farrugia, Kandahar, Peshawar.

Il superpose à la carte des images de villes déchirées.

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New York—New York

 

Des jours on veut partir s’enfuir on prend le métro on prend le bus qui traverse Harlem assez de ces vitrines délabrées de la vieille pomme trouée— et les trottoirs défoncés de toujours le même quartier. Quarter quarter assez des angles droits toujours le même on s’en va loin break down les buildings de la pointe down New York down town, down Times Square aux piétons, down Fifth Avenue, down.

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Tour Sapphire

 

Du haut de Sapphire, brillent encore l’Euphrate et le Tigre de la Syrie en sang, et plus loin, l’Afghanistan.

Du haut de Sapphire cavale IO la génisse gémissant sous la piqûre du taon — sans saillie et fendant de son sabot fou la terre entrouverte du désir divin, déchirant de sa corne l’or du soleil couchant sur la mer de Marmara. Et par la faille ouverte le monde des vaches se scinde, sacrées à l’est, mangées à l’ouest. Les lignes de train peinent à se rejoindre sous la mer de marbre prête à se veiner pourtant.

Du haut de Sapphire Europe au dos de Zeus passe, taureau blanc fleuri des pâquerettes cueillies par la nymphe. Les mêmes vendues ce jour en couronnes à Sultanahmet, Eyüp et Galata. Et le Bosphore, qui porte le bœuf porte Europe d’Orient en Occident, du Liban à la Crête, désorientée la nymphe ennuagée dans les brumes du Pont-Euxin. Istanbul par accident orientée vers l’Asie, ni les toits, ni les façades.

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Parler stanbouliote

 

À part le grand büyük et le neuf yeni. A part le teçekür, merci ! et la mer à boire du bonjour, à part evet / hayer, pour les là du oui et les ici des non, à part l’ada île ardente au soleil des princes, à part les –mez interdits, à part les noms de lieux et les noms de Dieu, à par les cédilles qui crochètent la langue au palais des poissons avec plus ou moins de souffle selon l’heure du jour du Bosphore, à part les i sans point, à part la voix du muezzin à 13h16, la voix du vendeur d’eau, celle du vendeur de pain qui passe, à part la voix du récupérateur de métaux sur son dos et du livreur de gaz, à part la voix des enfants qui nomment leur père en bateau, il y a l’articulation de la mouette, du chat et du chien.

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Défense 3000

 

Un jour la Défense en ruines traces des monumentales absentes. On y arriverait après une longue marche depuis les restes de l’arc de triomphe ou depuis les récits des noms place de la Concorde. Peut-être que le Louvre n’existerait plus ni les Sabines de David. On marcherait jusqu’au souvenir encore solide mais lointain de la Grande Arche. De l’esplanade surgiraient des pans de verre et de béton armé, qui en gris, en bleuté, en nacré, avec des volutes d’acier ou de téflon hautes encore recelant naguère des ascenseurs montant et dévalant les 848 m des tours disparues en bribes. Les twins de Norman Foster, on verrait leur trace au sol, et quelques poutrelles d’acier s’élevant encore à quelque centaine de mètres. On les prendrait pour celles de New York. On mêlerait leur disparition parmi les affres du XXIe siècle. On aurait vu des fragments de Play Time, sans plus connaître le nom du réalisateur. Ces images derrière les yeux, on complèterait peut-être tout le verre disparu, les reflets, la transparence des bâtiments et les plateaux dévolus à la fonctionnalité maximale.

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