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Ces textes ont accompagné les créations de l’ensemble vocal et instrumental À bout de souffle auprès des programmateurs, des mécènes, des partenaires et du public. S’y joue le désir du désir de musique… zone trouble où les mots sont des ambassadeurs nécessaires et inutiles à la fois.

Le grain de la voix

 

© Inconito pour À bout de souffle, 2011

© Inconito pour À bout de souffle, 2011 

Ici les voix s’étirent en lignes continues, soutenues par une pulsation presque secrète mais toujours présente — et le langage de la musique, tout en modulations et en émotion, surpasse celui des mots !

Pour faire entendre les larges courbes déployées par Fauré autour de l’inexprimable, À bout de souffle propose de se placer au plus proche des voix : un piano seulement pour accompagner les œuvres. Et les poèmes de Victor Hugo, Armand Silvestre, Paul Verlaine… seront lus avant d’être chantés. Ainsi prendra corps la polyphonie chère à Gabriel Fauré, premier romantique à découvrir le grain de la modernité, scintillant encore à notre oreille.

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Mais qui est Platée ?

 

© Frédéric Blaimont pour À bout de souffle, 2010

© Frédéric Blaimont pour À bout de souffle, 2010

Une nymphe batracienne qui s’y croâ… Elle est laide, parle mal, mais ne doute pas de son charme. À preuve : elle cherche ses amants parmi les rois, sur terre ou dans le ciel.

Une rainette des marais aveuglée par l’image de soâ… Lorsque Jupiter lui apparaît sous la forme d’un hibou, elle y voit l’image de l’amour !

Une reine d’apparat qui rate son destin tragique… Elle rêve des désordres de la passion mais ne sait qu’agencer son mariage.

Une grenouille qui sert d’appât… Au désir effréné de Jupiter, à la jalousie déplacée de Junon, au rire des spectateurs, pour la joâ de tous…

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BELLE ET RESSEMBLANTE

 

© Jean-Yves Bonzon pour À bout de souffle, 2008

© Jean-Yves Bonzon pour À bout de souffle, 2008

Belle et ressemblante, la musique qui joue à sembler la poésie, tant le rythme et la mélodie sont les éléments mêmes de la matière poétique.

Ravel, Debussy, Hindemith et Poulenc ont en commun d’avoir posé cette matière dans leur creuset : extraire la musique des mots, en pénétrer les secrets prosodiques et imaginaires, faire entendre le dialogue intense qu’ils ont entretenu avec les poèmes. Voilà les opérations d’alchimistes auxquelles ces compositeurs nous incitent à l’écoute de leurs chansons.

Musique ou poésie ? Poésie ou musique ? Déjà le madrigal jouait avec ces frontières lorsque Monteverdi découvrait Pétrarque. Pour faire goûter le plaisir de ce jeu baroque, l’ensemble À bout de souffle a choisi de faire dire les poèmes de Charles d’Orléans, Rilke, Apollinaire et Éluard, avant de les chanter. Ainsi l’auditeur sera à la place du compositeur : à la frontière entre poésie et musique, moderne et ancien, création et réception, avec tout le sérieux et l’humour propres au jeu.

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Didon et Énée

 

© Jean-Yves Bonzon, pour Didon et Énée, À bout de souffle 2007

© Jean-Yves Bonzon pour À bout de souffle, 2007

Avec Didon et Énée, Purcell donne à l’opéra anglais une œuvre inégalée depuis le XVIIème siècle.

Dans une pure tradition baroque, l’intrigue mêle le noble et le comique, l’antique et l’anglais, le doux et le cruel. La reine carthaginoise, Didon, tombe éperdument amoureuse du héros troyen, fils de Vénus. Mais le destin d’Énée est ailleurs … En place des dieux c’est une enchanteresse qui fera tourner la roue de la fortune, accompagnée de sa flopée de sorcières et d’elfes ricanants.

Le spectateur est surpris par la variété des émotions qui se jouent sur scène. Mais la musique les transcende complètement et leur confère une intensité, une ampleur, une universalité grâce auxquelles, entre autres, le célèbre chant de mort de Didon traduit plus de souffrance, plus d’angoisse et plus d’amour que son simple personnage ne semblait devoir en recéler.

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© zone claire 2015