Écrans

Ici des textes publiés aussi sur des réseaux sociaux, des sites amis, dans des livres pour iPad— la circulation comme expérience de maturation des textes.

Effets de Pierre Ménard à Buenos Aires (témoignage)

 

Je sais qu’il est très facile de récuser ma pauvre autorité. J’espère pourtant qu’on ne m’interdira pas de citer deux hauts témoignages. La baronne de Bacourt (au cours des vendredis inoubliables de qui j’eus l’honneur de connaitre le regretté poète) a bien voulu approuver les lignes qui suivent. La comtesse de Bagnoregio, un des esprits les plus fins de la principauté de Monaco (et maintenant de Pittsburg, de Pennsylvanie, depuis son récent mariage avec le philanthrope international Simon Krautzch) si calomnié, hélas, par les victimes de ses manœuvres désintéressées, a sacrifié « à la véracité et à la mort » (ce sont ses propres termes) la réserve princière qui la caractérise, et, dans une lettre ouverte publiée par la revue Luxe, m’accorde également son approbation. Ces titres de noblesses, je pense, ne sont pas insuffisants.

J’ajoute à cela pourtant que depuis bien avant ma naissance et au plus proche d’elle aussi, et par quelque orbe qu’on la considère, on y trouvera les raisons qui font qu’aujourd’hui je mène l’enquête qui me préoccupe sous l’égide de la Croix du Sud (la constellation que l’on peut observer à l’orée du firmament depuis Buenos Aires, et encore, seulement à partir de 3h de la nuit, et non la revue littéraire qui fit connaitre l’inventeur de Pierre Ménard à la sphère parisienne au début du siècle précédent, encore que l’une n’empêche pas l’autre). L’allusion à mainte chèvre trouvera peut-être ici sa résolution, souhaitons que cette affaire s’achève en miel et lait d’Amalthée, comme elle a dû certainement commencer, ou en dulce de leche pour le moins.
> Lire la suite

Arènes de Nîmes

 

à cinq vous passez la grande porte voutée et voici la coursive large par où circulent des buveurs cherchant derrière les jours alternatifs sur la ville les passages vers le son au-delà des murs épais vous prenez une bière puis l’escalier qui soulevait hautes les toges pour arriver au premier pallier des échafaudages en métal devant les sourdes basses qui les traversent et ton diaphragme d’emblée en gradins au dessus des antiques en pierre qui tournent érodées par les siècles de sandales qui montent encore à l’étage des femmes puis des esclaves d’où le paysage est vaste et l’arène s’étale en une foule clairsemée et peu mobile encore tout entière dirigée vers la source aigüe de la scène large noire qui frappe en descente cette fois  > Lire la suite

Resserrement du monde

 

Carte isochronique de Toulouse

Isochronie à Toulouse, en scooter et à pieds

 

La semaine d’avant, les nouvelles du monde dans le flux des infos en voiture. Deux militaires, puis un encore, tués dans des — la ville en zone rouge. Attentats. Farrugia, Kandahar, Peshawar.

Il superpose à la carte des images de villes déchirées.

> Lire la suite

Riva d’exil

 

Riva, Bosphore ©Urbain, trop urbain

Riva, Bosphore ©Urbain, trop urbain

Une longue route mène en Anatolie avec ses collines aux coulées de maisons beiges et roses et vertes parmi les forêts d’automne au bord desquelles se vendent des cagettes de légumes d’été. Monter ce chemin de terre pour la mer. Mais un gardien rugit en 4×4 et t’empêche de regarder objectivement l’énième chantier de corruptions d’État sous le ciel de béton lisse qui laisse là s’échapper un crachin sur le pare-brise.

> Lire la suite

© zone claire 2015