ECCO MORMORAR L’ONDE

 

Voici murmurer l’onde
et frémir les frondes
au clair matin frais
— et les herbes hautes

Au vert des rameaux
le charme des oiseaux
le suave de leur chant
et le rire égrainé de l’orient

Ecco mormorar l’onde

e tremolar le fronde

a l’aura mattutina
e gli arboscelli

e sovra i verdi rami
i vaghi augelli

cantar soavemente

e rider l’oriente.

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O FORTUNATO GIORNO

 

O jour de fortune —
Ici la joie
Là espoir et joie
Et chante la Terre
avec le ciel

Mais quel jour plus riche encore le jour
quand sera de retour
pour tout moi
le temps de chaque roi

O fortunato giorno —
poi che di gioia e speme
lieta canta la terra
e’l ciel insieme


Ma quanto fia più adorno
quando farà ritorno
per Ferdinando
ogni real costume

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T’amo mia vita

 

« Amour de ma vie »
ma vie douce me dit
et par cette seule parole
si suave parole
qui transforme le cœur en joie
et m’en fait le roi

« T’amo mia vita »
la mia cara vita dolcemente mi dice
en questa sola
si soave parola
par che trasformi lietamente il cuore
par farmene signore

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distorsion (il était temps)

 

Je préfèrerais me taire si j’estimais que cette relation ne pouvait donner espoir à ceux que l’étrangeté de notre époque accable— dont l’un des premiers signes est à coup sûr que les catastrophes s’y commémorent comme des victoires— me plais-je à penser, mais peut-être trop vite— contre un ordre qui s’est arrogé depuis près de deux siècles maintenant une vision exclusive et linéaire du passé, du présent et, pire, du futur. Nous pourrions discuter ici, et certains cercles de ma connaissance ne manqueront pas de le faire, de la nature des phénomènes de boucles par lesquelles des actions de naguère qu’on avait crues prospectives s’avèrent rétroactives, et des causes physiques de tout cela, et des conséquences cosmologiques qui nous arrivent. Mais la mention de l’évènement du 29 août 2015 tel qu’il s’est enroulé, devrais-je dire, à la Nouvelle Orléans, fera sentir plus directement les circonstances inouïes dans lesquelles nous sommes depuis ce jour. > Lire la suite

partition

 

Ouverture en doubles croches ascendantes aux trompettes. Amour. Cet homme est à sa voix ce que cette femme aux fleurs sauvages. Mariage. Elle prend les choses par la racine et se dérobe. Sa quête à lui pour fléchir à l’aide d’instruments les forces contraires et la ramener en surface. Accord bancal dans les tréfonds. Ça dissone. Il échoue à lui parler sans la regarder. Mille fins imaginées. Dont deux par Monteverdi : le pouvoir de la beauté mesurée élève le héros en pleine lumière, où il la retrouve, elle, mais pas elle, en simulacre. Ou bien. Les prêtresses de la puissance folle le disséminent pour toujours en fleurs sauvages, en roches sauvages, en écume dans l’océan sauvage, en tempêtes vives dans les méandres sauvages des vents sauvages et l’opéra s’ouvre enfin sur le ciel et la terre— version qui n’a plus de partition pour être jouée ni chantée. Restent les mystères sur les murs silencieux de Pompéi.

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