mot de la zone : musique

T’amo mia vita

 

« Amour de ma vie »
ma vie douce me dit
et par cette seule parole
si suave parole
qui transforme le cœur en joie
et m’en fait le roi

« T’amo mia vita »
la mia cara vita dolcemente mi dice
en questa sola
si soave parola
par che trasformi lietamente il cuore
par farmene signore

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distorsion (il était temps)

 

Je préfèrerais me taire si j’estimais que cette relation ne pouvait donner espoir à ceux que l’étrangeté de notre époque accable— dont l’un des premiers signes est à coup sûr que les catastrophes s’y commémorent comme des victoires— me plais-je à penser, mais peut-être trop vite— contre un ordre qui s’est arrogé depuis près de deux siècles maintenant une vision exclusive et linéaire du passé, du présent et, pire, du futur. Nous pourrions discuter ici, et certains cercles de ma connaissance ne manqueront pas de le faire, de la nature des phénomènes de boucles par lesquelles des actions de naguère qu’on avait crues prospectives s’avèrent rétroactives, et des causes physiques de tout cela, et des conséquences cosmologiques qui nous arrivent. Mais la mention de l’évènement du 29 août 2015 tel qu’il s’est enroulé, devrais-je dire, à la Nouvelle Orléans, fera sentir plus directement les circonstances inouïes dans lesquelles nous sommes depuis ce jour. > Lire la suite

partition

 

Ouverture en doubles croches ascendantes aux trompettes. Amour. Cet homme est à sa voix ce que cette femme aux fleurs sauvages. Mariage. Elle prend les choses par la racine et se dérobe. Sa quête à lui pour fléchir à l’aide d’instruments les forces contraires et la ramener en surface. Accord bancal dans les tréfonds. Ça dissone. Il échoue à lui parler sans la regarder. Mille fins imaginées. Dont deux par Monteverdi : le pouvoir de la beauté mesurée élève le héros en pleine lumière, où il la retrouve, elle, mais pas elle, en simulacre. Ou bien. Les prêtresses de la puissance folle le disséminent pour toujours en fleurs sauvages, en roches sauvages, en écume dans l’océan sauvage, en tempêtes vives dans les méandres sauvages des vents sauvages et l’opéra s’ouvre enfin sur le ciel et la terre— version qui n’a plus de partition pour être jouée ni chantée. Restent les mystères sur les murs silencieux de Pompéi.

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Eurydice et Orphée

 

L’histoire dit un serpent. Forme prise par la volonté d’Eurydice de descendre aux enfers. Insidieuse et mordante. Elle entre sous terre à la recherche de la source, de sa source. Plus de place sur terre pour elle : exclusivité d’Orphée. Orphée l’inspiré. Tout air est pour lui, l’air et le ciel et toute la surface de la terre, la lumière et les dieux d’en haut, les arbres, les oiseaux, le gel et la brise, les sources claires et vives, celles qui courent et ceux qui volent, la mer dans ses tempêtes et l’océan dans toute son étendue, le flanc des collines et le sommet des montagnes. Lumière, lumière, lumière. Eurydice. Forces obscures.

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