mot de la zone : peuple intérieur
Sortie de route
La nuit tourne jusqu’au matin. Les tendons tirent de côté, la cage se soulève. Le crâne depuis les cervicales retrouve l’appui-tête. Accueil de l’occiput. Le long du cou, les muscles cherchent leur place. Un goût de tabac froid. A toute bande blanche, les synapses se connectent. Bourdonnement aux tympans. Les pupilles entre les paupières remuent. Les pommettes remontent, les ailes du nez se froissent. Les images parmi les cils se brisent sur le paysage. Le dos s’étire dans la mousse écrasée. Le pommeau du levier dans la main droite. Des flux circulent entre les omoplates. Mouvement. Coude contre portière, torse à la ceinture. Front vers le volant, les jambes s’y cognent. Arrêt. Sous les cheveux ça grésille. Le bras droit lourd, les doigts gourds. Le torse vrille.
nasce la fiamma mia
Che sopra i giri eterni ard’e riluce
E scesa folgorando
Da la più eccelse rote
Desta a cagioni ignote
La Luna e el Sol e l’altre cose belle
Indi l’acqua e la terra l’aure e stelle
qui sur les mondes de toujours brûle et brille
Descente en foudre
des plus incroyables routes
il m’éveille à toutes les inconnues des lois
lune et soleil et autres choses là
d’où l’eau et la terre
les auras
et les étoiles
O notturno miracolo
Ne gia sognando il veggio.
*
Al lume della Luna il Sol vagheggio.
*
Luna cortese ond’io
Godo quel ben che mi contend’il giorno.
Mentre lampeggi intorno
All’amata beltà del Idol mio,
c’est presque un rêve
il est là
Au jour de la lune le soleil
je l’aperçois
Lune choisie où je—
ça le plaisir que le jour m’envie
Brille alentour
de la beauté belle
de mon amour
Spleen
Rien n’égale en longueur les rouleuses journées,
Quand sous les lourds flocons des neigeuses années,
L’ennui, fruit de la morne incuriosité
Prend les proportions de l’immortalité.