New York—New York

 

Des jours on veut partir s’enfuir on prend le métro on prend le bus qui traverse Harlem assez de ces vitrines délabrées de la vieille pomme trouée— et les trottoirs défoncés de toujours le même quartier. Quarter quarter assez des angles droits toujours le même on s’en va loin break down les buildings de la pointe down New York down town, down Times Square aux piétons, down Fifth Avenue, down.

La Guardia, c’est là on saute du bus sac à l’épaule les écrans le billet électronique entre les dents parce que les clés vont sonner dans la poche c’est sûr va falloir repasser le portique automatique, les clés l’appart— on aurait dû tout laisser derrière soi. Mais voilà—

Bullshit c’était pas La Guardia mais JFK Airport. Fuck Kennedy one more time, 6 PM heure de pointe. Plus qu’une heure, encore une heure de taxi avant l’avion pour sortir d’ici. Le chauffeur veut rien savoir : à cette heure-là c’est pas possible et lui de l’autre côté de la ville sa famille vendredi soir c’est non. Il la voit pas assez et ses enfants et 6 PM sur la parkway c’est non. Le boss s’impose : le boulot c’est le boulot  pas à gérémier grand noir et tes yeux tristes tu les fourres dans le rétroviseur et ton taxi tu le conduits. C’est parti pour un tour de parkway à 2 miles à l’heure comme tout le monde qui veut sortir de la big apple et lui qui veut rester qui veut y entrer et y rester. À Brooklyn. C’est ça.

Et l’avion quand on l’a ce jour-là, le type au taxi, on sait que c’est soi parce qu’on sait pas si le pourboire à la fin, on l’a ou pas.

 

 

 Texte déjà passé par le site Urbain, trop urbain, dans la chronique Relations urbaines.

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