Quatre ponts de Garonne

 

l’un de fer
l’un de béton
l’un de souvenir
le dernier voiturier

Et des passages secrets les feraient traverser

Ici Rome
Le forum en ruines à forer parmi le lierre

L’empereur est Slovène
Il a du feu
Il a une barbe
Il a une table
Des fauteuils d’alluvions
Et des tanagras de terre inculte pour ses enfances en jachère

Quatre ponts de Garonne

Ici royaume en crue
des désirs souterrains assouvis par le fer, la flamme et les liens
Vague terrain des plaisirs en friches
ça traces aveugles entre la ronce et la peau
ça veines et vagues 
que recouvre et découvre le fleuve par saison
recommençant sans ennui les mêmes variations
ébouriffées, échevelées, hirsutes, hérissées
avant l’abandon des nuits
Vies ignares et frustes tapis

Quatre ponts de Garonne

Reste la flamme oisive sous la voute
l’absente des conquêtes
l’oripeau négligé des explorations non faites
restent les pas suspendus
loin au-dessus de l’eau
le vertige d’une vie passagère
reste la cheville fragile et le bourdon du jour
et l’horizon du saumon qui passe sous les ponts

 

Texte passé sous une forme proche par « Périphstrip, la performance », au PUL, Toulouse, juin 2013
par la performance « Les légendes périphériques », Centre culturel Bonnefoy, Toulouse, octobre 2014
et par « Périphérique intérieur », Urbain, trop urbain, éd. Wildproject, 2014.

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