mot de la zone : concert

Poulenc et la parole religieuse

© Jean-Yves Bonzon pour Francis Poulenc : Stabat mater / Gloria, À bout de souffle, 2016.

© Jean-Yves Bonzon pour Francis Poulenc : Stabat mater / Gloria, À bout de souffle, 2016.

Parole religieuse ou mots d’amour prennent toujours le risque d’osciller entre jubilations et tourments…  dès qu’ils rappellent la lourdeur des rituels qui font peser le temps. Ces risques, Poulenc les prend lorsqu’il compose ses oeuvres religieuses. Le déroulement liturgique est immuable : d’un côté le Stabat, une adresse mystique et lyrique à une mère lorsque meurt son fils, de l’autre le Gloria, la célébration de ce fils vivant encore dans les coeurs.

 

Mais les rituels, Poulenc s’en joue : la composition ravive les motets français du XVIIème siècle, les sonorités sont inédites voire dissonantes, et les choeurs, tour à tour empathiques ou impertinents, sont à l’image de ces anges qui, dans les fresques d’antan, tirent la langue, souvent !

 

« À bout de souffle », explorant le langage amoureux après Monteverdi et avant deux opéras baroques français, trouve en Poulenc une visitation de la musique ancienne, et l’incarnation d’une parole vive pour chanter la fragilité du temps présent qui rassemble.

 

Texte qui passera par le programme de Poulenc : Stabat mater / Gloria,  À bout de souffle, Halle aux grains, Toulouse, 2016 – inspiré par Jubiler ou les tourments de la parole religieuse, Bruno Latour, publié à La Découverte, 2013.

ÉPOQUES ET MÊMES COMBATS

 

Au XVIème comme au XXIème siècle, sur fond de guerres de religions, la présence des humains sur Terre change de signification. Non pas seulement parce que les paroles dites divines circulent par de nouveaux médias aux effets imprévus et à chaque fois cruels— l’imprimé ou l’Internet prolongés par le fer ou la kalach selon le siècle, mais aussi parce que les nouvelles connaissances sur le cosmos déplacent les perspectives et les possibles avenirs. > Lire la suite

MAINTENANT QUE LE CIEL…

© Jean-Yves Bonzon pour Maintenant que le ciel… À bout de souffle, 2015.

© Jean-Yves Bonzon pour Maintenant que le ciel… À bout de souffle, 2015.

Maintenant que le ciel…
Hor ch’el ciel… ainsi commence l’un des plus célèbres madrigaux de Claudio Monteverdi composé sur un poème de Pétrarque, pièce à 6 voix qui éclate les voix dans l’espace. Éclat de poésie où le coeur se brise de douleur et de joie.

 

 

 

 

 

 

 

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O FORTUNATO GIORNO

 

O jour de fortune —
Ici la joie
Là espoir et joie
Et chante la Terre
avec le ciel

Mais quel jour plus riche encore le jour
quand sera de retour
pour tout moi
le temps de chaque roi

O fortunato giorno —
poi che di gioia e speme
lieta canta la terra
e’l ciel insieme


Ma quanto fia più adorno
quando farà ritorno
per Ferdinando
ogni real costume

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© zone claire 2015